Je décidai de mener une petite expédition à Forks, laissant pour une fois la réserve de côté. J'avais besoin de changements. Ce n'est pas que je n'aimais pas la réserve des Quileutes, au contraire. Mais vivre 24 heures sur 24 là-bas, ça pouvait rendre un peu fou. J'avais donc besoin de souffler. Voir d'autres paysages. D'autres personnes. Forks était l'endroit idéal. En plus, il ne se trouvait qu'à quelques kilomètres de la réserve. Je me balladais tranquilement. Comparé à Forks, la réserve était bien plus animée le soir. Ici, il n'y avait rien. A part quelques restaurants et des magasins de souvenirs - certainement pour attirer les quelques touriste, s'il y en avait, à venir acheter des petits cadeaux pour leur famille.
Je secouai la tête tout en continuant ma petit promenade. Je ne savais pas où mes jambes me menaient et sincèrement peu m'importait. Je n'avais pas envie d'y pretter attention. Pour être franc, je n'avais pas envie de pretter attention à quoi que ce soit. J'en avais marre de devoir faire attention à tout autour de moi. Pour une fois, je ne voulais rien faire du tout.
Je m'aventurai alors dans un quartier moins fréquenter que l'autre. Déjà que le quartier dans lequel je me trouvais ne grouillait pas de monde, celui-ci était complètement désert. D'un côté, c'était assez bien. Le calme pouvait me faire un grand bien. Mais il y avait un petit problème. Je détestais le calme. Etant quelqu'un de joyeux et totalement excité, je ne pouvais tenir en place plus de deux minutes. Je vis un banc désert et m'y installai. Je me mis à fredonner un air que j'avais en tête, pour faire passer le temps. Je fermai les yeux et vaquai à mon occupation préférée. Sentir les odeurs. C'était mon passe-temps. Quand je m'ennuyais, je fermais les yeux et je me concentrais pour tenter de retrouver chaque odeurs que je sentais. C'est ce que je fis ici, sur ce banc, à Forks. Au départ, ce fut les odeurs accoutumières que je sentis. Un poulet qui cuisait dans le four. Des chips pourri depuis une semaine qui traînait sous un lit. La routine quoi. Puis, une odeur nauséabonde assaillit mes narines. Je fronçai le nez. C'était toujours horrible de sentir l'odeur d'une sangsue.
Je me relevai aux aguets et me dirigeai vers l'endroit d'où provenait l'odeur. Je tournai dans une ruelle et trouvai un homme qui fixait un mur. En m'entendant, il tourna la tête vers moi. Je ne pus m'empêcher de grogner en constatant que ce n'était pas un Cullen, les seuls vampires que j'appréciais encore. Je tentai de garder une distance résonnable entre le vampire et moi, au cas où on en viendrait en main, ce que je n'espèrais pas.
- "Qui es-tu et que fais-tu ici ??" lâchai-je férocement